Morsicatio buccarum et labiorum : diagnostic simple parfois déroutant - 28/11/18
Riassunto |
Introduction |
Le morsicatio buccarum et/ou labiorum et/ou linguarum (MBLL) est défini par la présence de lésions blanchâtres déchiquetées, induite par un tic de mordillement de la muqueuse orale, pouvant être prise à tort comme un lichen buccal.
Observation |
Une femme âgée de 45 ans avait consulté pour des lésions lichénoïdes légèrement cuisantes de la muqueuse buccale évoluant depuis 8 ans et non améliorées par une corticothérapie locale et générale, prescrite après suspicion de lichen buccal. À l’examen, elle avait des plaques blanchâtres irrégulières déchiquetées et desquamatives reposant sur une muqueuse non inflammatoire alternant avec quelques érosions fines, au niveau des faces internes des joues et des lèvres. Le reste de l’examen était sans particularités. La biopsie de la muqueuse jugale montrait une importante acanthose avec papillomatose et un chorion superficiel discrètement œdémateux sans infiltrat inflammatoire. Le diagnostic de MBL était suspecté et confirmé par la patiente qui avouait avoir un tempérament nerveux et s’automutiler de façon intermittente la muqueuse jugale et labiale par mordillement. Elle ne connaissait pas qu’elle s’auto-infligeait les lésions. Elle était rassurée quant à la bénignité de sa maladie et la nécessité de s’autocontrôler ce tic.
Discussion |
Le MBLL est une entité peu connue. Quelques cas ont été rapportés dans la littérature. Le MBLL survient généralement chez les sujets adultes anxieux comme dans notre cas. Le tic de mordillement touche principalement la muqueuse jugale de façon bilatérale dans la plupart des cas. L’atteinte isolée ou associée de la langue et des lèvres est possible. Différents aspects cliniques peuvent être retrouvés, le plus fréquent étant l’aspect en plaques blanchâtres irrégulières associées à une desquamation épithéliale comme dans notre cas. Certaines caractéristiques cliniques distinguent le MBLL de la leucoplasie : la rugosité, une surface desquamative, la bilatéralité, la localisation sur la muqueuse mobile non kératinisée et l’absence de démarcation entre la zone muqueuse atteinte et celle normale. Le patient n’a pas conscience de s’infliger ces lésions mais le reconnaît une fois le diagnostic posé comme dans notre cas. Le diagnostic est clinico-anamnestique et le diagnostic différentiel se pose principalement avec le lichen buccal et la candidose chronique, ce qui justifie le recours à la biopsie muqueuse dans certains cas. L’anatomopathologie montre souvent un épithélium acanthosique avec hyperkératose et papillomatose, associés parfois à une inflammation chronique non spécifique. Faire prendre conscience au patient du trouble compulsif représente l’essentiel du traitement. Les anxiolytiques ne sont pas indiqués.
Conclusion |
Le MBLL est une entité bénigne sans risque de transformation maligne d’où l’intérêt de la reconnaître et de la confirmer dans les cas douteux pour rassurer le patient et lui faire prendre conscience de sa maladie.
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Vol 39 - N° S2
P. A182 - Dicembre 2018 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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